Les zones de confort

Bon, hier, joli dimanche d’hiver, rayons chatoyants du soleil couchant…Non je rigole, je vais pas dire chatoyant, c’est pas dans ma zone de confort.

Donc hier, pour la première fois depuis 2 ans, je sors courir. J’ai repris il y a quelques semaines, du fractionné 30 secondes/30 secondes pendant 2 minutes, puis 3, puis 4 ; les gens se disaient « ah ben tiens les voilà de retour les joggeurs du confinement 2 ».

2 ans sans courir, dont 1 an de béquilles, un peu de fauteuil. 2 ans de douleurs, de fonte musculaire, de kinésithérapie, d’efforts, de lassitude, d’impatience, de colère, de tristesse. Dans ma tête tout ça. Pas écrit sur mes baskets.

Donc hier, j’ai couru 20 minutes d’affilée, comme un escargot, mais un escargot qui monte à 180 pulses quand même. Je me suis fait doubler par tous les joggeurs du coin, ils devaient se dire « pfff mais elle laisse tomber, qu’elle choisisse un autre sport et surtout qu’elle arrête de manger ahahaha ». J’avais de l’adrénaline de partout, j’avais envie de serrer tout le monde dans mes bras, de sauter à l’envers, de faire des figures de Yamakasi.

Et puis à la fin des 20 minutes, je m’arrête, je marche, je récupère. Je contrôle mon cardio, ça descend bien, je kiffe ma life. Y a toujours du soleil qui me chatoie, j’ai toujours envie d’embrasser tous les promeneurs, de lever les bras en l’air comme les sportifs font quand ils gagnent la coupe là.

Et soudain, v’là ti pas qu’un petit malin vient briser ma rêverie marchante : « Eh oh vous là, je vous ai vu vous arrêter !! » me alpague-t-il. « Je vous ai vu là courir puis vous arrêter, c’est pas bien ça, faut sortir de sa zone de confort, faut arrêter de procrastiner » poursuit-il, binouze à la main, ti oinj au bec, oklm.

J’ai eu un peu de peine à me débarrasser de se badaud pas forcément mal intentionné. Peut-être son p’tit jeu du jour que de parler à n’importe qui, une façon de sortir de sa zone de confort ?

Personne ne sait où est la zone de confort de l’autre. À moins d’être à son écoute ?

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