Archives mensuelles : octobre 2019

L’appel de l’hôpital.

Ce matin.
Le téléphone sonne.
C’est l’Hôpital.
Probablement pour fixer le prochain battle avec ce médicament.
Qui a tellement d’effets secondaires.
Qui me met tellement KO.

Aujourd’hui.
Je n’ai parlé à personne.
J’ai tremblé toute la journée.
Je me suis demandé si c’était ça la dépression.
Je me suis demandé si c’était ça l’angoisse.
Ce mal.
Qui me ronge aussi maintenant.
Que je ne connaissais pas.
Avant.

Je n’ai pas eu la force de rappeler l’Hôpital.

Ce soir.
La journée sera terminée.
Je n’aurai fait.
Que.
Penser à l’Hôpital.

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Ping, faisait la cuvette des toilettes

Bon. Coucou les lecteurs. Vous avez vu, ça fait loonnnnngtemps que je n’écris pas, c’est la fatigue maximale, la zombitude paroxystique, l’état de mort-vivance comme je dis. Vous vous traînez « comme un légume », à part dormir, mangeouiller, aller aux toilettetouiller, vous ne faites rien. Vous êtes vivants ok mais dans les faits… Même la douche assis sur une chaise c’est une mission digne de celles de James Bond. Je ne vous raconte pas la jouissance quand vous y parvenez.

Dans cette vie de coton, vous croisez parfois la ou les personnes qui vivent avec vous. Moi je vis avec une personne de mon âge, en bonne santé, qui travaille qui fait du sport. Un genre de miroir de ce que vous devriez être si vous étiez normal. Presque vous êtes un peu jaloux et en colère mais bon ça c’est chacun son problème de s’accepter comme il est, c’est pas le sujet ici.

Ici je voulais surtout vous informer d’un concept rigolo. Moi pour m’épanouir ces derniers temps, comme je ne peux pas faire de métro-boulot-vélo-amigos, j’essayais d’être la parfaite ménagère de 30 ans. Lessive, lave-vaisselle, vitres, aspirateur, couture, tout ça, c’est mon objectif de fou. Et c’est vrai, que telle Marie Kondo, quand j’y arrive, ou soyons réalistes quand j’y arrive un peu, il y a indéniablement une très grande satisfaction à montrer à celui qui a travaillé toute la journée :

« Hum mais chéri regarde donc la brillance de cette cuvette à toilette ».

Ça fait une petite étoile sur la cuvette et le bruit « ping » comme dans les pubs, en même temps que vous dites la phrase.

Et puis y a les moments de grosse méga loose. La vie de coton qu’on a décrite au tout début de ce billet. Vous vous traînez « comme un légume », et à part dormir, mangeouiller, aller aux toilettetouiller, vous ne faites rien. Moi je me sens terriblement mal comme ça. Je culpabilise je suis malheureuse. Je me dis « voilà, je ne travaille pas je ne sors pas je ne fais rien, par conséquent je devrais en profiter pour essuyer une petite cuvette de toilette, et même ça, je n’y arrive pas ». C’est dur dur pour l’estime de soi.

Et c’est là qu’arrive l’idée du gentil petit bonhomme en bonne santé qui vit avec moi : « Si tu veux, je te fais un arrêt de travail à la maison. Le Docteur il a signé un arrêt de travail à l’extérieur, moi je signe un arrêt d’intérieur ».

Trop mignon non ?

Puisse ce concept s’étendre loin loin, déculpabiliser tous les très fatigués, rendre gentils tous les vivants avec les zombies, parce que parfois rien que la cuvette des toilettes, c’est vraiment dur dur de lui faire faire *ping*.

 

PS : ça marche tout pareil si vous ne vivez avec personne. En général vous vous sentez tout fier de montrer à n’importe qui qui vient chez vous (l’ami le parent le voisin le plombier le livreur de courses le chat l’insecte) que la cuvette peut faire *ping* grâce à vous.

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