Archives mensuelles : avril 2021

C’est quoi en vrai la fatigue ?

Simple le mot fatigue.

Définition du dictionnaire Larousse : État physiologique consécutif à un effort prolongé, à un travail physique ou intellectuel intense et se traduisant par une difficulté à continuer cet effort ou ce travail.

Dans le cadre d’une maladie chronique, on dit souvent, au Docteur, à la famille, aux autres, qu’on est fatigué. Et là, souvent, presque toujours, déboule la réaction « oh comme je te comprends, moi aussi je suis épuisé, en ce moment au boulot c’est l’enfer, j’ai des horaires de folie, je m’endors le soir en 5 minutes, je me réveille le matin je suis déjà KO, comme je te comprends si tu savais, d’ailleurs tu fais bien de te reposer autant, c’est très bon pour le corps et pour guérir de ta maladie j’ai même lu que les personnes qui dormaient beaucoup étaient celles qui avaient l’espérance de vie la plus longue c’est vraiment une bonne chose que tu dormes autant……………………………………… »

Je pense qu’on n’a jamais défini la fatigue liée à la maladie chronique. Il y a un peu plus d’un an j’ai essayé sur ce blog, un petit article pudique sur la fatigue. Mais je m’aperçois que la véritable définition ne passe toujours pas.

Alors je vais vous dire concrètement ce qu’est la fatigue, du moins la mienne ; mais je sais que je suis loin d’être la seule. Parce que je pense que c’est important qu’on se comprenne. Je pense que c’est important que quand le Doctor écrit sur le compte rendu « la patiente dort en journée », le médecin conseil ne s’imagine pas que Madame s’octroie à heure fixe une petite sieste postprandiale de 15 minutes lovée dans mille plaids tous doux sur un lit moelleux aux draps senteur lavande, pour s’assurer d’être en pleine forme pour profiter goulûment de la longue et douce après-midi à suivre.

La fatigue, ma fatigue, c’est :

-s’endormir pendant que quelqu’un te parle, parce que sa voix commence à résonner dans toute ta tête et que tu sens que ton corps devient tout mou. Avoir à peine le temps de s’excuser pour lui dire que tu vas t’endormir.

-s’endormir plusieurs heures à n’importe quel moment de la journée avachie sur un bureau dans un open space à brouhaha géant, où au bout d’un moment les collègues s’amusent à pousser ta chaise de plus en plus fort pour voir quand est-ce que tu vas enfin te remettre à bosser.

-reproduire ça tous les jours au travail. Faire pitié au bout d’un moment.

-aller finalement dormir dans les toilettes du boulot, recroquevillé par terre sur le carrelage, en espérant que ça ne dure pas trop longtemps.

-se rendre compte que les toilettes finalement ça fait louche, parce qu’assez vite on croit que quelqu’un a fait un malaise enfermé dedans.

-prétexter sortir prendre l’air 5 minutes et finir par s’étaler sur un banc public, son portefeuille bâillonné à son bras du dessous, de préférence dans un lieu plein de passage pour éviter les vols ou les agressions.

-apprendre à éviter les bancs des abribus, où y dormir fait rapidement appeler la police municipale.

-dormir sur l’herbe dans le parc, a priori en toute discrétion, mais finalement dormir 5 heures en plein soleil à risquer l’insolation, et se faire réveiller par des voisins qui voient toute la zone se vider en début de soirée, et commencent à se demander si tu es vivant ou mort.

Voilà. C’est ça la fatigue dont on se plaint, celle dont on souffre, mais que finalement on se demande bien qui est-ce qui comprend, tout ce qu’il y a derrière comme méga galère.

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3 mois sans indemnités journalières : je vous invite à fêter ça !

Chère CPAM, Chère Médiatrice de ma CPAM, Cher Médecin Conseil, Chers Défenseurs des Droits, Cher Chef de Pôle Régional des Délégués des Défenseurs des Droits, j’ai l’honneur par la présente de vous inviter à une grande fête ce Samedi 3 avril 2021 dès 19h, pour fêter mes exactement 3 mois d’interruption sans raison de mes indemnités journalières.

Comme vous le savez tous, ma maladie m’empêche depuis de nombreux mois de travailler, alors que j’avais comme vous de grandes ambitions professionnelles. Je ne suis pas la seule de ce cas. 20% des gens qui ont ma maladie de parviennent pas à assurer un travail, même à temps partiel.

Cette fête se déroulera à mon domicile, et elle sera l’occasion pour vous de tous de vous rencontrer pour boire et manger à ma santé et surtout à la vôtre, vous qui faîtes tant et tellement pour les autres. Vous y retrouverez également les 50 interlocuteurs que j’ai eus au téléphone pour tenter de résoudre mon problème d’indemnités journalières depuis 3 mois, mon avocate pour l’instant bénévole, et mon assureur, avec qui j’ai déjà pris contact pour enclencher ma protection juridique.

Je tiens à clarifier les choses pour vous mettre parfaitement à l’aise : il ne s’agira aucunement d’un rendez-vous pour résoudre mon problème, pour cela vous avez tout votre temps, vous êtes tous tellement occupés. Ce sera uniquement pour nous permettre à tous de nous amuser et de souffler un bon coup pour oublier tous les malheurs du monde qui s’abattent injustement sur nous.

Je vous saurais gré d’apporter chacun un petit quelque chose à boire ou à manger, sucré ou salé, par souci de solidarité, cette valeur qui vous anime tant. Je m’occupe de l’alcool, puisqu’il faut que je vide ma cave. En effet, confrontée à ce problème d’interruption sans raison depuis 3 mois de mes indemnités journalières, ne pouvant plus payer mon loyer, je suis contrainte de quitter mon appartement dans les plus brefs délais.

Cette fête sera donc une dé-pendaison de crémaillère, de laquelle chacun pourra partir avec un cadeau gratuit ! Je donne absolument tout, de mon matériel informatique à mon animal de compagnie, de mon vélo électrique à mon clic-clac très pratique. Je ne doute que cette opportunité qui s’offre à vous, vous fera venir nombreux samedi, et comme le dit si bien l’adage, plus on est de fous, plus on rit.

Au plaisir de vous voir tous samedi !
Merci à tous !
Docteure Manon

Ma future adresse pour me contacter après samedi :
Docteure Manon / Quais de Seine, sous le Pont Neuf / 75001 Paris.
Parce qu’évidemment j’ai toujours rêvé d’habiter le 1er arrondissement, sans jamais avoir pu me le permettre jusqu’alors.

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