Bâiller n’est pas malpoli

Bon. On dirait pas du tout d’après la photo…. mais je sors du kinésithérapeute ! Un kiné normal, pour une cheville blessée normale. C’est drôle parce que justement ce cabinet de kiné est dans le quartier de la Rue Saint-Denis/Porte Saint-Martin, et pour ceux qui connaissent la réputation de ce quartier parisien, la photo prête vraiment à confusion !
Pour une fois mon problème de cheville n’a rien à voir avec ma maladie de système, trop bêtement je me suis tordu la cheville il y a deux ans dans la rue, ça a fait une entorse, je me suis dit : « C’est rien j’en ai carrément vu d’autres, même pas je vais chez le médecin pour ça ». Maintenant je regrette un peu. Soignez vos entorses avant qu’elles ne se chronicisent en tendinites !

Du coup, la kiné, c’est Juliette. On a environ le même âge je crois ; elle est super sympa, dynamique, optimiste sur ma guérison (enfin un problème qui pourrait guérir ! ). Du coup je suis super motivée pour ma cheville. J’ai toujours une pêche d’enfer quand je vais chez Juliette. Et puis donc, il y a un truc que j’a-dore avec Juliette : elle bâille. Mais vraiment tout – le – temps. Elle ne met même pas sa main devant sa bouche. Ça me touche quand elle bâille. On dirait un petit chat chassant sa lassitude. D’abord ça me donne envie de prendre soin d’elle, de lui dire de lever un peu le pied, au moins la cheville ! Et puis, il y a l’interprétation plus profonde. Quand elle bâille, elle me rassure. Juliette, je suppose qu’elle est en bonne santé, elle se donne à fond dans son travail, de 8h à 20h, et pourtant, elle bâille. Il n’y a pas que les malades chroniques qui sont fatigués, ouf, je suis un peu normale finalement.

Edit : Une lectrice, kinésithérapeute, nous fait partager son expérience sur le sujet du bâiller : « En effet je bâille aussi avec certaines patientes. Pas toutes. Seulement certaines. Et je leur dis en leur présentant mes excuses que c’est parce que je me détends avec elles, que je fais retomber la pression et que je me sens bien. Cela m’arrive essentiellement quand je pratique du drainage lymphatique manuel sur des patientes en traitement pour un cancer du sein ou dans les suites de ce traitement. Ce sont des moments très particuliers pendant lesquels mes mains agissent en autonomie me semble t’il, et j’écoute, je parle aussi, et je bâille, comme s’il y avait du « lâcher-prise ». Même et surtout quand les situations sont difficiles. » Merci à elle. N’hésitez pas à m’écrire également !

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