Agir et penser comme un chat ?

Bon. On est le samedi 28 décembre, je vous souhaite un Joyeux Noël. Tiens tiens, mais pourquoi souhaiter un Joyeux Noël aussi tard ?

Faut remonter un tout petit peu. Un jour environ il y a deux ans, alors que j’étais triste d’être malade, malade d’être triste, malade de méditer de lire tous les guides de développement personnel expliquant comment être heureuse, j’ai adopté un chat. C’était la leçon numéro 275 d’un guide très bien : s’occuper d’un petit animal, pour se sentir utile, avoir l’impression qu’une journée non travaillée indemnisée en Indemnités Journalières Affection Longue Durée mais où on avait passé 6h à caresser un chat, finalement : c’était une Bonne Journée.

Mon chat, fidèle à la santé de sa maîtresse, suivant scrupuleusement les règles de l’épigénétique, a décidé d’être malade comme un chien un 24 décembre, le jour de Nowel. Me voilà questionnant les autres – évidemment heureux – propriétaires de chats, téléphonant à mes amis vétérinaires tentant de dissimuler tant bien que mal un « Joyeux Noël mais en fait c’est pour mon chat ». Finalement, c’était grave, on est parti mon chat et moi dans un taxi DeLuxe chez un vétérinaire DeLuxe ouvert 24h/24 7jours/7. Et on y a décidé d’hospitaliser mon chat, après m’être moi-même mordu la queue à fabriquer une montagne d’élucubrations éthiques sur quelle limite à ne pas dépasser pour soigner un chat.

Et je me suis dit : « J’en profiterai pour dire sur le blog que c’est 1000 fois mieux d’être un chat quand on est malade, que les chats eux ne font pas la queue dans la salle d’attente des urgences entassés comme des chiens humains, que y a tout de suite une place en hospit’ si besoin après les urgences, que les médecins les respectent sont gentils et leurs font des caresses pendant les soins, que y a plein d’empathie partout dans le milieu vétérinaire ». En fait c’est ultra vrai tout ça, et c’est vrai que ça mérite d’être dit. Le véto quand il injecte buprenorphine à Félix qui a très mal, il lui caresse volontiers la papatte sans se demander 300 000 fois si c’est bien ou mal d’être empathique en médecine (cf. le billet précédent).

Et puis les jours ont commencé à défiler, et mon petit chat toujours hospitalisé (encore à l’heure où je vous écris). Comme à un petit humain, je lui rends visite chaque jour. Et aujourd’hui, j’ai compris un truc. En voyant mon petit chat tout triste dans une cage minuscule, entouré de plein d’autres chats tous tristes dans des cages minuscules, je me suis dit que ça ressemblait quand même beaucoup à une « médecine humaine », celle que moi je connais quand on devient des numéros de chambre qui juste se suivent le long d’un couloir d’une spécialité médicale.

Je me suis dit que malgré les caresses sur les papattes, même dans le monde médical merveilleux du vétérinaire, y a trop de défauts d’humains ; et finalement toujours pas assez d’humanité.

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