Le bye du Docteur

Bon. Certains lecteurs malins ont eu le diagnostic fin, en ce moment, j’ai du mal à écrire. Une nouvelle maladie pour mon CV médical ? Non bien sûr. Enfin croisons les doigts pour que non ! Bref comme j’ai du mal à écrire, je lis ce qu’écrivent les autres. Bonne idée, ne trouvez-vous pas ?

Et donc j’ai eu envie de relire cette lettre que j’avais reçue il y a 3 ans, moi et d’autres patients, d’une médecin sans pareille. J’ai l’impression que cette lettre c’était y a 10 ans tellement ça me manque les médecins comme ça.

Alors voilà, à l’heure où l’on se pose plein de question sur la relation médecin/patient, sur les « rôles » de chacun, je transcris la lettre ici, sans davantage de commentaires, excepté celui du silence forcé par mon profond respect.

« Mes Dames,
Cette fois c’est la bonne ! Je vous quitte cet été pour partir vivre, et j’espère travailler, à *** avec ma famille.
J’arrête mes consultations au *** le ***, vous pouvez continuer à être suivie là-bas par ma collègue, et amie, le docteur *** qui travaille dans le même état d’esprit que moi et en qui j’ai toute confiance.
Je profite de ce mail pour vous dire au revoir, si je n’ai pas la chance de vous voir avant de partir. Je pars avec beaucoup d’enthousiasme pour ce nouveau projet mais aussi le cœur lourd de vous quitter.
Ces presque 10 années d’exercice, ont fait partie intégrante de ma vie, elles m’ont construites au même titre que ma vie personnelle.
Vous m’avez fait confiance, vous m’avez confié vos doutes, vos angoisses et vos difficultés. J’ai suivi vos joies, vos réussites et vos victoires.
Vous m’avez confrontée à mes propres interrogations. Grâce à vous j’ai réfléchi sur ma façon de travailler, vous m’avez façonnée et vous m’avez rendue meilleure médecin, du moins j’espère !
J’ai été impressionnée par votre force, par cette capacité que vous avez eu à trouver en vous la force d’affronter des situations parfois très difficiles.
Vous avez été mes Héroïnes de la vie ordinaire, mes nanas, comme celles de Niki de Saint Phalle.
Merci pour tout ce que vous m’avez offert, je pars avec tout cela dans mon cœur.
Docteur *** *** »

Silence

 

PS : cet article a été tweeté comme #BilletDeBlogDeLaSemaine du Département de Médecine Générale de l’Université Paris Descartes.

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