Insomnie, mon petit

Bon. Aujourd’hui c’est la journée du sommeil, et moi je voudrais vous parler de l’anti sommeil, l’inverse du sommeil, le « Docteur je ne dors pas », j’ai nommé… la grande, la belle, la puissante, insomnie !

J’ai longtemps vécu ma vie avant la maladie comme un bouddha. Avec en outre une nonchalance… à en faire pâlir de jalousie Georges Duroy dans Bel-Ami de Maupassant. Je me foutais de tout, je goûtais à tout. Je méprisais les gens « stressés » qui d’après mes analyses s’ennuyaient, donc stressaient.

A l’époque je ne savais pas ce que ça voulait dire, souffrir.

Puis j’ai commencé à aller chez le médecin. Pour des symptômes bizarres. Qui ne ressemblaient pas aux cases auxquelles il était habitué. Entre autres, je ne dormais pas. J’avais ce que j’appelais dés diarrhées d’insomnies, ou des constipations de sommeil comme on préfère (ah avec le caca, c’est toujours plus clair ! ). Moins je dormais, plus j’étais fatiguée. Plus j’étais fatiguée, moins je dormais. On me taxait d’anxieuse à tout prix. Au début ça m’amusait, puisque même dans l’adversité, je restais bouddha. Ça a fini néanmoins par m’agacer. Et me rendre vraiment anxieuse.

Plus tard, bien plus tard, un Grand Professeur Docteur m’a dit « Ah vous ne dormez pas ? Hum moui moui c’est excellent. C’est normal, c’est votre maladie ». Bon sang, bouddha qui tapait du poing depuis 30 ans, face à des médecins qui ne démordaient pas du « l’insomnie ce n’est pas physiologique c’est psychologique, vous êtes anxieuse Madame ».

Je voulais leur en foutre de la « logique ». Bouddha était en colère. Dormir c’est tellement… basique. Une pointe d’acidité dans cette réplique.

Depuis longtemps je prends des médicaments pour réussir à dormir. Dormir, le truc le plus nonchalant qu’on devrait savoir faire pourtant. Il n’y a pas de honte. À chaque maladie ses médicaments.

Bonne journée du sommeil à tous !!
J’espère que vous dormez bien, ou que, à défaut, vous parvenez à vous soigner.

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